Persépolis
Le cinéma d’animation se pare de nouvelles couleurs en relatant en noir et blanc par l’intermédiaire d’une histoire qui prend des allures de documentaire des faits qui marient l’histoire et la vie d’une famille. Le tout raconté avec beaucoup d’humour.
L’histoire commence à Téhéran en 1978. Le personnage principal est Marjane qui a alors huit ans. Elle rêve de devenir prophète et de sauver le monde. Elle suit avec l’insouciance que confère la jeunesse, la chute du régime du Chah.
Puis avec l’instauration de la République islamique et de ses nouvelles règles, Marjane se voit révolutionnaire. Alors qu’elle est adolescente, l’Iran entre en guerre contre l’Irak. Marjane, pour plus de sécurité, part pour l’Autriche et laisse tout son passé derrière elle, tout comme sa famille.
Cette histoire, écrite par Marjane Satrapi, la réalisatrice (qui fait une autobiographie) est relatée d’une main de maître.
Elle retranscrit en effet parfaitement les sentiments et les émotions qui étreignent les personnages à divers moments du film. Ces émotions sont si bien retranscrites que le spectateur ressent les mêmes choses que les personnages. Le travail d’orfèvre des graphistes facilite également le lien personnage – spectateur. Les acteurs qui prêtent leurs voix aux personnages sont particulièrement bien choisis et leurs voix bien placées (Chiara Mastroianni excellente), ce qui rend les personnages très « humains ».
Le noir et blanc est utilisé ici d’une façon qui accentue l’étrangeté du sujet de ce film d’animation, mais ne coupe en aucun cas le lien personnage – spectateur.
Cette histoire bouleversante de bout en bout et toujours racontée avec de l’humour, mérite totalement son prix du jury à Cannes en 2007. Ce documentaire est un récit poignant et qui fait réfléchir sur les mentalités. Un véritable hymne à la mémoire, à la famille et à la vie.
Joséphine
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